The source of the French text is the blog Maître-Chat Lully here.
I. We make of it one of our duties to exhort you, brothers, at all times to faithfully observe the days of fasting we have appointed for your devotion.
En effet, beaucoup parmi vous sont plutôt paresseux que sensuels ; sans être vicieux dans leur corps, ils manquent de dévotion dans le coeur et cherchent à s’excuser en alléguant certaines indispositions corporelles, la faiblesse de leurs membres ; le plus souvent, ce sont des illusions qu’ils se forment ; mais, fussent-ils atteints de quelque vice réel, ils devraient en chercher le remède dans le jeûne lui-même. Les délices engendrent les maladies, le remède à ces maladies, c’est le jeûne. Voilà pourquoi le Seigneur nous prescrit d’opposer des jeûnes pieux à toutes les inclinations vicieuses.
D’ailleurs, ces jeûnes nous sont présentés sous une telle dénomination, que les faibles eux-mêmes ne sauraient les repousser. Ecoutons le prophète Joël s’adressant aux prêtres : « Sanctifiez le jeûne, prêchez la guérison » (Joël I, 14 & 15). La guérison est-elle donc autre chose que la médecine des corps ?
Si les médecins imposent le jeûne aux malades afin de guérir leur corps, si la langueur trouve dans le jeûne son remède le plus efficace, enfin si les vices tendent à affaiblir toujours davantage la constitution de l’homme, pourquoi ne pas chercher dans des jeûnes légitimes un contre-poids à la faiblesse des corps, puisque ces jeûnes sont institués pour servir de remède à tous les vices de l’âme et du corps ? Redisons donc ces paroles du Prophète : « Sanctifiez le jeûne, prêchez la guérison ; rassemblez les vieillards, réunissez les habitants de la terre dans la maison du Seigneur votre Dieu, criez sans cesse vers le Seigneur, et il vous exaucera ».
A cela, que peuvent répondre les esclaves de leur ventre ? Vous qui ne voulez pas jeûner, vous ne voulez donc pas être exaucés ? Pourquoi charger de viandes vos estomacs ? Pourquoi les remplir de nourriture et de vin ? Pourquoi, devant des peuples à jeun, exhaler les vapeurs de votre intempérance ? C’est le signe d’une maladie, et non pas de la digestion.
Jeûnez donc pour Dieu quand il vous l’ordonne, de crainte que les médecins n’aient eux-mêmes à vous l’imposer. Car, pour eux comme pour nous, le jeûne a pour effet de tempérer les humeurs et les impétuosités du sang.
II. De leur côté, les philosophes condamnent les esprits supérieurs à se purifier, dans le jeûne, de toutes les souillures qu’ils ont reçues des corps terrestres, et ils punissent la chair afin d’affaiblir l’esprit.
Pour nous, le jeûne des corps est comme la lime des âmes. Il expie les fautes de la conscience, réprime le péché, et fait resplendir les âmes que souillait la tache du péché. Si donc la médecine elle-même trouve dans le jeûne un principe de sagesse et de santé, que dois-je penser de vous qui vous livrez à la bonne chère pendant que le peuple jeûne ?
C’est à vous que s’appliquent ces paroles de l’Apôtre : « La nourriture est pour le ventre, et le ventre pour la nourriture » (1 Cor. VI, 13) ; et encore : « L’un jeûne et l’autre est ivre ; je vous loue, mais en cela je ne vous loue pas, puisque vos assemblées se tournent, non pas en bien, mais en mal (1 Cor. XI, 17) ». C’est à vous aussi que David adresse ce violent reproche : « Seigneur, leur ventre a été rempli de choses cachées ; ils se sont rassasiés de viandes impures, et ils ont laissé les restes à leurs enfants. Pour moi, je me rassasierai du jeûne, afin que votre gloire me soit manifestée » (Ps. XVI, 14-15).
III. Des faits nombreux feront mieux ressortir ces précieux effets du jeûne.
Pour recevoir la loi du Seigneur, Moïse jeûna et mérita de pouvoir s’entretenir avec Dieu. Dans un temps de sécheresse, Elie jeûna pour désarmer le courroux de Dieu et obtenir la pluie. Le jeûne de Daniel lui mérita d’échapper à la rage des lions affamés. Les trois enfants dans la fournaise prouvèrent par le jeûne l’impuissance des faux dieux. Autant de jeûnes David offrait à Dieu, autant il remportait de victoires. Les Ninivites calmèrent par le jeûne le courroux de Dieu et méritèrent leur pardon ; la crainte des maux dont ils étaient menacés leur inspira même la pensée de condamner au jeûne leurs troupeaux, et le Seigneur, touché de ces manifestations de pénitence et de repentir, pardonna à cette ville coupable. Qui ne s’étonnerait, mes frères, d’un tel prodige dans lequel des animaux ont fait pour les hommes ce que les hommes ont coutume de faire pour les animaux !
Jésus-Christ, notre souverain Maître, a jeûné afin de vaincre le démon. C’est par le jeûne que les Apôtres se sont préparés à recevoir le Saint-Esprit.
Mais pourquoi faire ressortir l’efficacité du jeûne pour les hommes, quand nous le voyons hautement pratiqué par les femmes ? Judith, armée du jeûne, a coupé la tête du tyran Holopherne. Suzanne a trouvé dans le jeûne le moyen de confondre les faux témoins. La reine Esther s’est livrée au jeûne pour déjouer l’habileté d’un persécuteur et sauver la vie à son peuple.
La sainte Ecriture nous offre ainsi de nombreux exemples des puissants effets opérés par le jeûne, comme, au contraire, elle déroule sous nos yeux les maux de toute sorte produits par la violation du jeûne. Jonathan, the son of Saul, who was ignorant that his father had ordered a complete fast, collected some honey at the end of a stick and ate it. This unwitting violation of the royal command compromised the entire army, and vengeance had to be taken for it, however it was involuntary. If, then, Jonathan was condemned for breaking the fast prescribed by his father even unknowingly, how much more guilty must those be who knowingly disregard the fasts commanded them?
IV. Fast, therefore, my brothers, fearful lest your disobedience be looked upon as sacrilege by Our Lord Jesus Christ who reigns world without end. Amen.
LDVM
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